TABLE DES MATIÈRES

Volume 58 Fascicule 3
septembre-décembre 2006

Histoire de l’interprétation d’une formule célèbre et enjeux culturels
Jean-Jacques Lavoie

Sommaire
Cet article présente une première synthèse de l’histoire de l’interprétation juive et chrétienne du terme hbl en Qo 1,2. Elle constitue un formidable laboratoire d’observation, non seulement des différentes significations du mot hbl et du livre de Qohélet, mais aussi des enjeux que pose la relation exégèse et culture.

Summary
This article presents a first synthesis of the history of Jewish and Christian interpretation of the word hbl in Qo 1,2. This synthesis constitutes a great observation laboratory, not only for the different significations of the word hbl and the book of Qohelet, but also for the stakes arising from the relation between exegesis and culture.

Bernard Grasset

Sommaire
Si l’on trouve la trace d’un humanisme au sens de la Renaissance dans les Pensées, le véritable humanisme qu’elles mettent en œuvre est avant tout un humanisme biblique. À partir de la Genèse, de Job et de Qohélet, Pascal comprend l’existence humaine sous le signe de la chute et de la misère. À partir des prophètes et des écrits néo-testamentaires, il reconnaît dans l’intériorité la source de la grandeur humaine. Sans la Bible, l’humanisme reste enclos dans des contradictions insolubles. Le Christ apparaît comme la clef de l’humanisme des Pensées qui devient ainsi un humanisme salvifique. La culture scripturaire accomplit la culture humaniste. L’humanisme des Pensées qui, prenant appui sur le vécu concret, regarde avec lucidité, sans idéalisme, l’homme, est un humanisme du cœur et de témoignage, ancré dans l’esprit et le mystère, un humanisme du retour à l’absolu.

Summary
If it is true that there are traces of a humanism of the Renaissance type in Pascal’s Pensées, the true humanism presented in Pascal’s work is, before anything else, a biblical humanism. With the books of Genesis, Job and Qohelet, Pascal understands human existence under the signs of the Fall of Man and misery, while with the prophets and the texts of the New Testament he recognizes interiority as the source of human nobility. Without the Bible, the humanism stays enclosed in unsolvable contradictions. Christ appears as the key of the humanism presented in the Pensées, which thus becomes a blessed humanism. The scriptural culture accomplishes the humanist culture. The humanism of the Pensées, which leans heavily on real-life experience and looks at man lucidly, without idealism, is a heartfelt humanism and a humanism of testimony, rooted on the Spirit and the mystery, a humanism of going back to the Absolute.

Stéphane Mercier

Sommaire
Jacobi est perçu par son contemporain Hegel comme un penseur-clé de la tradition philosophique, qui appelle dans la pensée hégélienne son propre dépassement. Dans cet article, l’A. se concentre sur plusieurs textes qui marquent autant d’étapes dans l’évolution du rapport de Hegel à Jacobi, depuis Foi et savoir en 1802 jusqu’aux Leçons sur l’histoire de la philosophie en 1824-1825. Il ressort de cette analyse que la critique hégélienne, si elle varie considérablement au niveau de sa forme (l’évolution est très sensible entre la démarche agressive de Foi et savoir et le ton élogieux de la Recension de 1817), reste substantiellement inchangée quant à son fond.

Summary
Jacobi’s thought is considered by his contemporary fellow philosopher Hegel as an essential step towards his own system. In this paper, the Author focuses on a few texts than can be regarded as many stages in Hegel’s reception of Jacobi’s works, from Faith and Knowledge (1802) to the Lectures on the History of Philosophy (1824-1825). The study of those texts reveals that Hegel, while keeping unchanged the very content of his criticism, abandons the initial harshness he showed in Faith and Knowledge and eventually praises Jacobi for his contribution to the history of philosophy in the 1817 Recension of the latter’s works.

Travis Dumsday

Summary
In this paper I argue that the conjunction of evolution and ethical antirealism is rationally self-defeating. While Simon Blackburn’s evolutionary antirealist account is the one specifically addressed here, the argument can be applied to any such theory which founds ethical conduct on conative states. I conclude by observing the links between my case and Alvin Plantinga’s evolutionary argument against naturalism, noting the implication of their similarities.

Sommaire
Dans cet article nous présentons des arguments qui montrent que l’union de l’évolution et
de l’antiréalisme moral est rationnellement autodestructrice. Bien que la théorie évolutionniste antiréaliste que nous analysons de plus près ici soit celle de Simon Blackburn, ses arguments sont applicables à toutes les théories qui trouvent le fondement de la conduite morale dans les attitudes. Dans la dernière partie de notre article, nous présentons quelques considérations au sujet des liens entre notre propre position et l’argument évolutionniste contre le naturalisme d’Alvin Plantinga.

Haut de page