TABLE DES MATIÈRES

Volume 66 Fascicule 1
janvier - avril 2014

 SOMMAIRE

L’histoire de la psychologie des profondeurs nous montre un savoir en quête permanente de ses fondements épistémologiques et de son rôle dans le cadre des sciences. Freud et Jung, en tant que deux représentants majeurs de cette ligne de pensée, n’y font pas exception : leurs théories témoignent d’une constante affirmation de la psychologie comme science. Néanmoins, la comparaison entre ces deux auteurs nous laisse entrevoir les difficultés épistémologiques inhérentes au point de vue empirique en psychologie, aussi bien que l’influence décisive du plan ontologique pour la construction d’un corpus théorique. L’idée de Dieu nous a servi de phare pour souligner le rapport étroit entre épistémologie, ontologie et le pathos impliqué dans une recherche : Freud et Jung se sont tous les deux penchés sur cette notion, mais leurs différences radicales dans la compréhension qu’ils en ont demande des investigations approfondies.  

SUMMARY

The history of depth psychology shows us a permanent quest for its epistemological foundations and its role in science. Freud and Jung, as two major representatives of this thinking, were no exception: their theories demonstrate a constant affirmation of psychology as a science. However, the comparison between these two authors brings forward the inherent epistemological difficulties in empirical perspectives as well as the decisive influence of ontological issues to construct a theoretical corpus. The idea of ​​God was an instrument to highlight the close relationship among epistemology, ontology and the pathos implied in a research: both Freud and Jung have taken this notion into account, but the radical differences of understanding in this regard request further investigation.

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SOMMAIRE

Le sujet central de cet article est le désaccord entre la science et la foi, tel qu’il s’est manifesté au cours des quatre derniers siècles. À partir du XVII^e siècle, le principal défi idéologique posé par la science nouvelle a été vraisemblablement le déterminisme, que l’on ne peut pas appliquer à la nature tout entière (scientisme) sans l’appliquer à cet événement qu’est la connaissance. Mais on la vide alors de son sens. Dans cet article, on discute également le pragmatisme ainsi que l’évolution de la vie et l’évolution cosmologique, c’est-à-dire l’expansion de l’univers. Enfin, les concepts d’infini et d’infinitésimal, ainsi que le déterminisme, que la physique newtonienne était pratiquement obligée d’accueillir, ne s’imposent plus face à des données expérimentales plus précises acquises par la science plus récente et interprétables par les théories des quanta et de la relativité, développées à partir du début du XX^e siècle.

 SUMMARY

The central topic of this article is the disagreement between science and faith, as it occurred in the last four centuries. Since the 17th century, determinism appeared as the main ideological challenge presented by the new science. Nevertheless, determinism can not be applied to the whole of nature (that is precisely scientism) without also applying to the fact of knowledge, and that would result in the suppression of the meaning of knowledge itself. This article also considers pragmatism, evolutionism in biology and the cosmological evolution, which is the theory of the expansion of the universe. In modern cosmology, the concepts of infinite and infinitesimal, and determinism, that Newtonian physics was virtually obliged to accept, are no longer unavoidable. The experimental data obtained by modern physics can only be interpreted by quantum mechanics and the theory of relativity. These theories are grounded on principles incompatible with the spontaneous intuitions of the infinity of space and time, the continuity of matter and universal determinism.

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L’objet de cet article est de montrer que la sémantique des modalités proposée par Kripke dans les années soixante n’est rien d’autre qu’une pragmatique, tel que cela se laisse comprendre à travers Naming and Necessity.  Dans « Semantical Considerations on Modal Logic », Kripke ajoute l’idée de la variation des valeurs de vérité d’une formule au gré des mondes possibles, permettant  ainsi d’examiner tout à son aise, dans Naming and Necessity en 1972 et déjà dans « Identity and Necessity » une année auparavant, les noms propres en tant que « désignateurs rigides ». Ce qui importe, au-delà d’une telle innovation, c’est de comprendre désormais qu’assigner une valeur à un signe correspond à sa  nomination et donc à sa désignation. Une telle désignation n’est concevable que dans un contexte, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas ne pas requérir la pragmatique. On voit dès lors comment la sémantique formelle s’identifie à la pragmatique chez Kripke.

SUMMARY

The goal of this article is to show that Kripke’s modalities of semantics, as proposed in the sixties, is nothing but a pragmatism, as discussed in his Naming and Necessity.  In «Semantical Considerations on Modal Logic », Kripke adds the idea of ​​the variation in the values ​​of truth of a formula at the discretion of all possible worlds, and examines proper names as « rigid designators » in Naming and Necessity in 1972 and already in « Identity and Necessity » a year earlier. Despite such innovation, it is now understood as assigning a value to a sign corresponding to the referent and hence its designation. Such a designation is conceivable only in a context i.e. cannot not require pragmatism. Thus we see how, with Kripke, the formal semantics corresponds to pragmatism.

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La question du titre implique deux questions principales: 1) les femmes-soldats devraient-elles avoir le même droit que les hommes-soldats – le droit d’être combattantes? 2) est-ce utile d'avoir des femmes combattantes ? (Une partie de cette question implique également que les femmes apportent quelque chose de nouveau et de différent dans le contexte du combat). Je soutiens que ces deux questions doivent être traitées. En d'autres termes, la question des droits, y compris les droits entre les sexes, n'est pas suffisante pour répondre à la question du rôle des femmes dans la guerre, en général, et des positions de combat, en particulier. En explorant l'utilité des femmes au combat, je vais analyser deux scénarios que je considère comme vitaux pour répondre à la question en litige. Ma conclusion est que les femmes ont une place dans la guerre et devraient être autorisées à occuper le poste de combattantes. J'ai soutenu que les principales théories éthiques normatives, à savoir la déontologie, l’utilitarisme, l’éthique de la vertu et l’éthique du soin, ne posent pas d’objections insurmontables et inconciliables à mon interprétation de la question.

Summary

The question of the title involves two main issues: 1) should women enjoy the same right as men to fight in armed combat? 2) is it useful to have women-combatants? (Part of this question also involves whether women bring anything new and positively different to combat.) I will argue that we need to address both issues. In other words, the issue of rights, including gender rights, is not sufficient to answer the question of the role of women in warfare, in general, and combat positions, in particular. In exploring the usefulness of women in combat, I will look at two case-scenarios which I consider vital for answering the question at hand. My conclusion is that women do have a place in warfare and should be allowed to take up the position of combat soldiers. I have argued that the main normative ethical theories, namely Deontology, Utilitarianism, Virtue Ethics and Ethics of Care, do not pose insuperable and irreconcilable objections to my interpretation of the question. 

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L’auteur présente un état de la recherche des critiques textuelle et des sources de Qohélet 10,2-3 et propose une analyse structurelle et littéraire de ces versets. Puis, il poursuit son enquête en montrant que les ambiguïtés de Qohélet 10,2-3 ne sont pas purement accidentelles. Au contraire, elles font partie d’une stratégie rhétorique qui accentue l’ironie du texte et qui vise à inciter le lecteur à éprouver différentes lectures.

SUMMARY

The author presents the state of research about textual and source criticisms concerning Qohelet 10,2-3, and then provides a structural and literary analysis of these verses. He pursues his inquiry further, showing that the ambiguities of Qohelet 10,2-3 are not purely accidental. On the contrary, these ambiguities are part of a rhetorical strategy that emphasizes the irony of the text and that aims at appealing the reader to test various readings.

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L’article traite d’un thème central de l’œuvre de Hans Urs von Balthasar, l’analogie, pour en proposer une interprétation nouvelle à partir de l’amour. Il expose d’abord les quatre déplacements que Balthasar fait connaître à la doctrine traditionnelle, aboutissant au concept inédit et décisif d’« analogia entis christologique ». Ensuite, l’article montre que ce renouvellement de perspective doit être relu à partir de trois notions centrales de la théologie du maître bâlois : la surabondance, la kénose et l’enveloppement. Enfin, ces concepts notifiant les réfractions de l’unique mystère de l’amour-don, est établi qu’en celui-ci réside, pour Balthasar, le cœur caché et brûlant de l’analogie

SUMMARY

In this paper, the analogy, a central theme in the work of Hans Urs von Balthasar, is analyzed in order to give it a new interpretation from the notion of love. The four permutations of the the traditional doctrine, which lead Balthasar to the novel concept of “christological analogia entis”, are described.  This paper goes on to show that this new perspective must be understood by taking into account three central notions of the Basel master’s theology: the superabundance, the kenosis and the envelopment.  Finaly it is demonstrated that the hidden and burning heart of the analogy, for Balthasar, resides in the unique mystery of love as a gift.

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L’article traite d’un thème central de l’œuvre de Hans Urs von Balthasar, l’analogie, pour en proposer une interprétation nouvelle à partir de l’amour. Il expose d’abord les quatre déplacements que Balthasar fait connaître à la doctrine traditionnelle, aboutissant au concept inédit et décisif d’« analogia entis christologique ». Ensuite, l’article montre que ce renouvellement de perspective doit être relu à partir de trois notions centrales de la théologie du maître bâlois : la surabondance, la kénose et l’enveloppement. Enfin, ces concepts notifiant les réfractions de l’unique mystère de l’amour-don, est établi qu’en celui-ci réside, pour Balthasar, le cœur caché et brûlant de l’analogie

SUMMARY

In this paper, the analogy, a central theme in the work of Hans Urs von Balthasar, is analyzed in order to give it a new interpretation from the notion of love. The four permutations of the the traditional doctrine, which lead Balthasar to the novel concept of “christological analogia entis”, are described.  This paper goes on to show that this new perspective must be understood by taking into account three central notions of the Basel master’s theology: the superabundance, the kenosis and the envelopment.  Finaly it is demonstrated that the hidden and burning heart of the analogy, for Balthasar, resides in the unique mystery of love as a gift.

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